Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/131

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pétillent, et pourtant se marient comme sur la palette de Boucher !

Mme de Pompadour d’un geste de sa main blanche dissipa la poudre qui planait encore.

— Pose-moi trois mouches, dit-elle à Martine. Une galante, une enjouée et une friponne !

Puis se tournant vers Buguet elle lui désigna un rouleau d’étoffe sur un tabouret :

— Étalez cela sur le sol, vous verrez ce que j’ai commandé d’après vos fleurs.

Buguet déploya une soie où, sur un fond blanc et vert d’eau, il reconnut ses tulipes et ses jacinthes peintes et ordonnant des guirlandes qui s’enlaçaient.

— C’est aussi un jardin, dit la Marquise.

— Oui, Madame.

Jasmin était abasourdi.

— Vous avez travaillé au château de Vaux-Pralin, au château de Fleury-en-Bière, à celui de Courances ? continua Mme de Pompadour.

— Oui, Madame !

— Vous êtes excellent jardinier.

— Je ne sais point, Madame.

— Et je vais vous attacher à ma maison.

Buguet fit un geste de surprise.

— Cela vous effraie ? demanda la marquise en riant. N’ayez point de crainte. J’aime les jardiniers et les jardins.