et son engagement chez la marquise de Pompadour. Il le fit en rougissant, le nez dans son assiette.
La Buguet leva les mains :
— Ai-je bien entendu !
La paysanne pâlit :
— Y penses-tu ? Abandonner la maison de ton père, ce jardin, notre gagne-pain, où tu es ton maître, et ça pour aller travailler à gages, râtisser les allées sous les pas d’une enjôleuse d’hommes ! Ah ! Ayez donc des enfants, esquintez-vous pour leur assurer un abri ! C’est une pitié, une pitié !
Jasmin ne disait rien. La mère reprit :
— Quel lièvre possédé de l’esprit a passé par nos choux ! La vieille Fourgonne qui est morte (Dieu ait son âme) m’avait bien prédit, en tirant les cartes après ta naissance, qu’une grande dame ferait notre malheur à tous ! Ah ! Jasmin ! Jasmin !
Elle se leva en sanglotant, gagna sa chambre, où elle ne voulut pas que son fils entrât.
— Laisse-moi seule. Je vais prier le bon Dieu.
L’hiver fut pluvieux. Jasmin passa le temps à jardiner, quand le ciel était propice, à ranger les graines par petits paquets, à réparer les pièges à loirs. Martine ne vint ni à Noël, ni aux Roys. La soubrette écrivit de Paris que la mère de Mme de Pompadour était morte le 24 décembre et que cela