Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/136

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peinait beaucoup sa maîtresse. Cependant quelques semaines après elle faisait savoir que la Marquise allait acheter la terre de Crécy, près de Dreux, et se disposait à replanter le parc et refaire les ailes du château. Elle ajoutait : « Nous retournons à Versailles, car il y a un concert dans trois jours avec Mademoiselle Fel et Monsieur Jeliotte, et Madame de Pompadour tient aussi à présider dans son cabinet d’assemblée aux jeux. J’espère qu’on nous trouvera des emplois pour le parc de Crécy. »

D’autres obtinrent ces places, car Martine n’en parla plus et ses nouvelles devinrent rares.

Ce silence désola Jasmin. Il avait dû confesser au curé de sa paroisse sa faute avec sa promise. Le bon prêtre lui donna l’absolution en l’exhortant à se marier au plus tôt. Il venait de temps en temps rendre visite au jardinier. Parmi les fleurs, il n’aimait que la grenadille, qui est celle la Passion. En été il en cueillit une :

— C’est un miracle du bon Dieu, expliqua-t-il.

Il y a figuré les principaux instruments de la passion. Les feuilles nous représentent l’habit dont les juifs revêtirent Notre Seigneur, et leurs pointes aiguës les épines qui couronnèrent sa tête. Ces petits filets couleur de sang n’est-ce point les fouets qui le flagellèrent ? Cette colonne rappelle celle où il fut attaché.