Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/141

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Jasmin troublé ne sut que répondre. Sa mère arriva. Elle avait fini par se faire une raison au sujet du départ de son fils. La magnificence de la Marquise la toucha.

Agathon prit dans la patache des paquets enveloppés de linges.

— N’y touchez pas, disait-il.

— Qu’y a-t-il là dedans ? demanda Martine.

— Vous verrez demain !

La tante Laïde poussa des exclamations, fut désolée de ce qu’Agathon ne pût aller le lendemain à l’église. Elle déclara qu’elle resterait avec lui :

— Il ferait beau voir qu’on laissât tout faire à cet aimable jeune homme ! Je renoncerai de grand cœur à la messe, j’écosserai les petits pois et je goûterai les plats pour voir s’ils nous conviennent. Ah ! C’est qu’on n’est pas accoutumé aux sauces qui emportent la goule ! Les épices, c’est bon pour ceux qui ont le goût affadi par le trop de frippe !

Agathon, vêtu avec une certaine recherche, portait un joli bas de soie. Il avait un pied très court, dont il exagérait la petitesse.

Il demanda un tablier pour plumer des chapons. Martine dénoua celui qu’elle portait, en passa la bavette au cou du cuisinier, qui leva les bras et frissonna étrangement en se sentant enveloppé de la toile encore chaude du corps de la soubrette.

Tout le monde travaillait chez Buguet. Tiennette Lampalaire