Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/143

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saluer Martine. Elle apparut aux derniers accords du petit orgue.

La mariée portait une robe de guingan bise et rose, qui faisait bien valoir son teint ému. Une fantaisie de Jasmin lui avait mis au corsage un bouquet de narcisses. Un petit bonnet blanc la coiffait.

À la maison, Piedfin effeuilla un parterre de pivoines pour en faire un chemin aux mariés. Il posa des gerbes de lys-flamme des deux côtés de la porte. Au retour de la messe, ce furent des cris d’admiration :

— On dirait que c’est fait par un ange, dit la tante Gillot.

Agathon baissait les yeux. Il les releva sur Martine avec une flamme au fond de ses prunelles troubles.

Nicole Sansonnet dilatait ses larges narines du côté des casseroles :

— Oh ! oh ! On en attrape plus avec le nez qu’avec un râteau !

À ce moment la vieille marquise d’Orangis et une de ses cousines passèrent. Ces dames revenaient de la messe de mariage ; en guise de cadeau, elles avaient payé le violoneux, car elles étaient de dure desserre, comme les arbalètes de Coignac. Pratiquant les modes de l’ancien régime, elles se coiffaient de fontanges avec des passes de rayons qui leur mettaient comme des queues de perroquets