Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/144

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bigarrés par-dessus le front et donnaient l’air à ces précieuses d’avoir caqueté aux boudoirs de la Maintenon. Elles portaient de raides gourgandines, des engageantes, et sur leurs joues du rouge de Portugal et des mouches, dont l’une se garnissait de petits brillants.

Sans faire attention aux manants qui grouillaient autour d’elles, l’une des marquises regarda le mignon bourdaloue que sa cousine tenait — un vase exquis pris en vue des longueurs du sermon, — en porcelaine de Saxe, avec émaux translucides verts et rouges sur fond blanc.

— Grand Dieu, qu’il est coquet, mais petit !

— Ma bonne, je ferais dans un tuyau de plume sans en mouiller les bords.

L’oncle Gillot à l’intérieur de la demeure de Buguet criait :

— À table ! À table !

On plaça les mariés au milieu. Ils s’assirent en hésitant devant les jacinthes et les primevères qui ornaient leurs assiettes.

Gillot leur trouva l’air de deux corps sans âme.

— Si vous m’aviez vu le jour de ma noce ! s’écria-t-il.

Il se tourna du côté de sa femme :

— Tu t’en souviens, Théodosie ? … Et toi, la Buguet ?