Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

De son côté Euphémin Gourbillon, pour amuser la société, tirait un petit livre de sa poche et le passait à ses voisins. C’était l’Almanach des cocus.

— L’image représente une « forge à cornes », expliqua-t-il.

La tante Gillot referma le livre avec pudeur, mais son mari s’écria :

— Eh ! Eh ! Ça donnerait des idées !

Tiennette se précipita pour voir. La tante Laïde déclara :

— C’est dégoûtant. Il n’y a que les chiens qui font cela en plein air !

Euphémin reprit le livre et lut quelques épigrammes :

— Pour le mois de janvier !

Quand Dieu bénit le mariage
L’eau devient vin et tout est beau,
Mais lorsque sans lui on s’engage,
Le meilleur vin se change en eau.

L’oncle Gillot se leva :

— Pour toi, Jasmin, l’eau se changera en vin, tout comme aux noces de Cana !

Gourbillon reprit :

— En août :

L’on doit à Dieu le plus beau cierge,
Quand on trouve un objet dont la vertu tient bon.
Mais qui prétend n’épouser qu’une vierge
Peut, sur ma foi, rester garçon.