Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Rémy Gosset intervint :

— Allons ! allons ! tante Laïde ! Faites pas la rodomont ! On sait que vous avez été ravaudeuse à Paris et que dans un tonneau de ravaudeuse il y a quelquefois place pour deux !

— Oui da, fit la Monneau piquée, et de mon métier j’ai gardé le secret de bien des mollets et la façon de tricoter un bas qui ne déforme pas la jambe d’une belle fille ! À preuve le cadeau que j’ai préparé pour Martine. Tiens, détache la ficelle, petite !

Elle passa un paquet à Tiennette, qui se mit à défaire le nœud avec ses dents.

— Pouah ! s’exclama la fillette, vous avez donc mis ça avec vos fromages ?

— Où que tu voulais donc que je les mette ? C’est la seule armoire qui ferme à clef et où les rats ne peuvent atteindre ! Mais ça ne doit pas sentir si fort, car j’ai pris soin de les mettre avec mon linge sur la planche de dessus et les fromages sont en bas.

— Sentez ! sentez ! dit Tiennette, faisant passer le présent.

Le dessert vint et apparut un « puits d’amour » empli de confiture.

— Un puits d’amour, c’est vraiment pour un repas de noce !

Les mariés durent se serrer la main au-dessus du