Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/151

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Il acheva sa harangue en appelant la Buguet une heureuse mère ; puis le violoneux vint chercher les mariés pour les conduire à la danse.

Martine était fort attristée des rêveries de Buguet. Afin de le rappeler à elle, en se levant pour aller au bal champêtre, elle songea à la façon dont Mme de Pompadour entamait le menuet.

Prévenus par la musique, le marquis d’Orangis et ses compagnes sortirent pour voir la fête villageoise. Le gentilhomme avait une perruque à la financière qui paraissait lourde à ses épaules. La marquise relevait avec dédain son nez majestueux de Junon où elle avait posé une mouche de jadis, « l’effrontée ».

Jasmin ouvrit le bal avec Martine au bord de la Seine et la marquise dut avouer que la rustaude avait la grâce de l’ancien temps. Laïde offrit la main au vieux Gillot et Tiennette dansa avec tous les garçons, ce qui agaça fort le seigneur d’Orangis.

Tandis que les invités continuaient à sauter sous les tilleuls, les mariés se promenèrent au bord du fleuve.

Jasmin regardait l’eau rosie par le soir tombant.

Martine mit sa joue sur l’épaule de son mari :

— Tu songes à Étioles et à Paris où nous allons nous rendre ?