Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/172

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son visage brilla, avec une mouche au coin de l’œil, sous ses cheveux poudrés à frimas.

Mme de Pompadour tenait sur ses genoux une chienne gredine qui aboya. Elle regardait, étendu à ses pieds, un plan. Du bout d’une ombrelle fermée elle y indiquait des tracés et des lignes à deux gentilshommes attentifs. Buguet se tint à distance, ne se lassant de regarder en tapinois le groupe éclairé par le soleil au milieu des bouquets d’arbustes et des ceps de vigne, avec Flipotte qui portait un manteau sur le bras et Martine qui tenait un bouquet de fleurs sauvages.

Buguet n’avait plus vu Mme de Pompadour depuis sa visite au château de Fontainebleau. Sa passion se ralluma aux deux yeux qui brillaient comme des pierres précieuses. Et il reverrait toujours la grande dame ! Il était de sa maison ! Il se sentit au faîte du bonheur. La vue de Mme de Pompadour l’enivrait, le grisait. Sa poitrine était trop petite pour contenir pareille joie. Il avait envie de la crier au ciel.

Au bout d’une demi-heure, Mme de Pompadour se leva du siège où elle figurait une sorte de Flore à falbalas. Suivie des deux gentilshommes, elle passa à proximité de Jasmin, le reconnut et lui fit signe d’approcher.

— Vous voilà, dit-elle. Vous habiterez dorénavant cette maison que je baptiserai plus joliment « Brimborion »