Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

il importait de mener par pentes douces un jardin vers la Seine. Les chemins dessinaient des courbes, étageaient des boulingrins et des parterres ; leurs boucles finissaient au bord du fleuve à une arcade.

Derrière le château, M. de l’Isle traçait des allées décoratives, établissait un labyrinthe, des cabinets de treillage et de verdure, plusieurs berceaux. Des fontainiers amèneraient les eaux pour les bassins, les cascades en buffet, les jets, les lames, les croisées d’onde et les grottes. Enfin l’architecte aménagerait des « ah ! ah ! », c’est-à-dire des claires-voies qui feraient pousser ce cri aux visiteurs en admiration devant la vue que les arbres bien taillés encadreraient sous un pan de ciel.

M. de l’Isle insista sur la superbe situation de l’endroit choisi par la marquise de Pompadour. Il jeta un regard circulaire :

— Ce sera plus beau que des belvédères dans les jardins hauts de Marly.

Il ajouta :

— Nous ferons d’ailleurs mieux qu’à Marly. Vîtes-vous la colonnade de verdure ?

— Non, Monsieur !

— Cette colonnade borde une salle verte, tondue par-dessous. Nous serons plus gracieux, quoique ce fût très bien.

M. de l’Isle donna une chiquenaude à son jabot :