Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/175

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— Il y a à Marly des galeries en ormes taillés frêlement sur leurs tiges découvertes. C’est élégant, mais suranné ! Vraiment, avec leurs petites boules entre les cintres, ils font songer à des seigneurs du temps d’Henri II fatigués d’avoir ballé.

Jasmin s’inclina. M. de l’Isle ajouta d’une façon doctorale :

— Retenez, Buguet, qu’en matière horticole il est quatre maximes fondamentales : tout d’abord, il faut faire céder l’art à la nature ; ensuite, n’offusquez jamais un jardin ; en troisième lieu, ne le découvrez point trop ; enfin tâchez toujours de le faire paraître plus grand qu’il n’est !

M. de l’Isle semblait content de lui-même ; il jeta à Jasmin en sorte de conclusion :

— Mais, en somme, il faut toujours rechercher avant tout la régularité et l’arrangement !

De nouveaux manœuvres arrivèrent bientôt. Ils plantèrent des piquets et des jalons jusqu’à la Garenne de Sèvres et au bois des Cotiniers, suivant les chemins indiqués dans les plans. Ils avaient des graphomètres, des équerres, agitaient des traçoirs, des bâtons longs de six pieds de Roi, des chaînettes de quatre toises ; ils allongèrent des cordeaux en écorces de tillot.

En même temps, au sommet de la côte, des gens de corvée creusaient les fondations du château et élevaient la terrasse.