Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/189

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La cabaretière s’approcha du Parisien et lui glissa à l’oreille :

— Taisez-vous donc, c’est un des jardiniers de la Marquise.

— Je m’en fous !

L’homme regarda Jasmin, fit une grimace :

— Il paraît que tu cultives des fleurs pour la Pompadour ? Tu es un rude fleuriste, à en croire la chanson !

L’émeutier se leva et entonna le refrain qui venait on ne sait d’où, et que le peuple de Paris avait mis en musique :

Par vos façons nobles et franches,
Iris, vous enchantez nos cœurs ;
Sur nos pas vous semez des fleurs,
Mais, hélas ce sont des fleurs blanches !

Buguet envoya à la tête de l’insolent son verre empli de vin.

Ce fut une bataille. Deux aides de Jasmin, qui se trouvaient là, prirent parti pour leur maître. Les amis du Parisien sautèrent dessus. Agathon s’esquiva.

Les mots violents partirent. Les coups de poing pleuvaient. Les tables tombèrent, faisant rouler les chopines.

Alors la cabaretière s’arracha les cheveux :

— À moi, messieurs les hussards ! à moi, messieurs les gardes !