Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/188

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Au 13 mai, le soir, un samedi, Buguet et Piedfin allèrent à Meudon pour se renseigner.

Dans le cabaret où ils se rendirent, des gens mal vêtus, arrivés de la capitale, discutaient bruyamment sur les arrêts du Parlement. La cabaretière raconta à Buguet qu’on avait pillé des maisons et tué sept archers dans la journée. Les vitres de M. Duval, chef du guet, étaient brisées, une immense fureur s’élevait contre toute la cour.

— Hé ! Hé ! ricana un des va-nu-pieds, on faillit massacrer, au faubourg Saint-Germain, la marquise de Pompadour !

Jasmin se leva, pâle :

— C’est-il vrai ?

— Je n’ai point l’habitude de mentir, dit l’homme d’une voix traînarde.

Il ajouta en frappant sur sa cuisse :

— Et c’est dommage qu’on n’ait point éventré la putain !

— Tu dis ?

Le gaillard se retourna :

— Ce que je dis ? Que si tu me parles encore sur ce ton, c’est à la barrette que je parlerai, morveux !

— Pendard ! répliqua Buguet. N’as-tu pas appelé putain la marquise de Pompadour ?

— Eh bien, oui !