Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/203

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Paris à Versailles. C’était derrière le parc de Bellevue, vers le bois de Meudon. La métairie dépendait du château. De loin le jardinier aperçut Martine et une autre paysanne. Celle-ci était accroupie auprès d’une vache blanche qu’elle trayait. Jasmin reconnut la Marquise. Il s’embusqua dans un buisson et entendit le bruit de frelon bourdonnant que fait le lait en tombant dans le seau. La Marquise, laissant la vache qui rentra seule à l’étable, se leva et courut vers le parc, suivie par Martine. Elles avaient la même taille, des bonnets clairs, des jupes courtes, les bras nus et des corsages semblables, en étoffe de Jouy. Jasmin se rappela avoir vu Martine dans une robe de Mme d’Étioles  ; aujourd’hui la Marquise prenait l’allure de la villageoise. Elles allèrent jusqu’au milieu du verger, puis se séparèrent. Jasmin vit le Roi, en habit rouge, à une petite porte pratiquée près du bosquet de la salle des Marronniers. Martine revint sur ses pas. Alors Buguet la saisit au passage, la baisa avec violence sur le cou, à la gorge et l’entraîna, mi-pâmée, vers la ferme où il n’y avait qu’un petit vacher endormi au soleil.

En hiver Mme de Pompadour arrivait dans son traîneau que conduisait un cocher costumé à la moscovite.

Dans le corridor elle jetait ses sabots, ôtait son toquet de fourrure,