Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/204

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son manteau de loup-cervier et elle se précipitait vers les bûches du salon que Martine ranimait avec un soufflet en bois de cèdre.

— Quel froid !

Jasmin apportait les gros bouquets de roses de Noël.

— Elles sont charmantes, disait la Marquise, distribuez-les un peu partout.

Elle désignait les vases de Chine, les coupes en céladon, un singe en porcelaine. Les Buguet fourraient les fleurs dans ces choses élégantes, parmi les pots-pourris d’or qui sur les brèches blanches de la cheminée épandaient des odeurs de violettes et de muscades par leurs couvercles percés d’yeux.

— Vous avez du goût, disait Mme de Pompadour.

Le Roi arrivait plus tard, avec une suite de carrosses, des seigneurs et des musiciens. Un remue-ménage agitait le château. Toutes les cheminées fumaient, la meute faisait rage, les soubrettes égrenaient rapides les marches des escaliers et l’on voyait Piedfin, réveillé dans la chapelle, dégringoler vers les cuisines qui commençaient à s’éclairer des lueurs de graisses tombant sur les sarments rougis.

Jasmin entendait des bruits de vaisselle, d’argenterie, les sons des instruments qui s’accordaient.

Le soir, par une fenêtre, il apercevait en passant Mme