Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/233

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derrière le treillage. Rieur, l’enfant envoya un paquet qui inonda les habits du curieux.

— Va te sécher au fourneau ! s’écria-t-il.

Valère découvrit autour d’un autre bassin diverses machines hydrauliques très à la mode dans les jardins royaux. L’une présentait plusieurs oiseaux : ils chantaient quand une chouette se retournait vers eux et cessaient leur ramage dès qu’elle leur montrait la queue. Autour du bord, suspendus sur de minces jets, tournaient des globes argentés qui retombaient en un entonnoir, mais étaient relancés aussitôt et dansaient sur une aigrette de perles.

Ces fantaisies ravirent le garçonnet. Il fit chanter les oiseaux mécaniques, enleva les boules argentées, s’amusant de les voir retomber dans le bassin où lui-même plongeait jusqu’au haut des cuisses et où, surnageant, elles venaient le frôler.

Valère surprit encore Piedfin. Il était tapi derrière la machine.

— Agathon ! s’écria l’enfant, viens-tu jouer aux boules ?

Il sortit de l’eau, une balle dans chaque main : il les levait, formant des anses à la jolie amphore de chair blonde et rose qu’il figurait.

Agathon devint écarlate. Son corps tremblait. La gorge oppressée, il balbutia :