Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/245

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— Il ne s’agit pas de cela, murmura l’intendant.

— Ah ! si je pouvais sacrifier mes nuits, me passer de sommeil et travailler toujours. Mais depuis que je suis ici je n’ai pas pris le temps d’aller revoir ma mère.

— Mon pauvre ami, ceci importe peu au Roi. Ce que j’ai à vous dire est difficile. Je sais combien vous êtes courageux et bon jardinier. Mais vous avez la tête folle, un caractère léger !

— La tête folle !

— Oui. Il est dans votre chambre un coffret et dans ce coffret, que vous croyez fermé à tous, se trouvent vingt objets que vous aller baiser.

Jasmin sursauta :

— Qui l’a vu ?

— Oh ! Ne niez pas. Vous avez été dénoncé. À la cour il faut craindre les envieux et se défier de son ombre ! Il y a des gens qui savent prendre la couleur des murailles pour épier et qui voient à travers tout. On m’a fait monter sur le toit. Je vous ai vu ouvrir le coffret et je viens de confisquer les objets que vous portiez avec tant de passion à vos lèvres : ce papier paraphé, le soulier, le gant, le pot à oille, j’ai tout reconnu.

Jasmin était atterré.

— Un homme amoureux de votre façon peut, à ce qu’il fût expliqué à la police du Roi, devenir jaloux