Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/246

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et dangereux. Le Roi redoute les gens dont il n’est pas sûr.

Buguet se prit la tête dans les mains :

— Ah ! hurla-t-il. Quel démon est entré dans ma vie ! Mais vous me rendez fou !

L’intendant s’apitoya :

— Oui, c’est bien malheureux.

— Martine se jettera aux pieds de la Marquise !

Elle lui dira la religion que j’ai pour sa personne, et comme je suis inoffensif ! Elle lui dira que tout mon bonheur est de tailler ses arbres et faire pousser ses fleurs.

Collin haussa les épaules :

— Martine ne sera point entendue et ne reverra pas Mme la Marquise. Ici on n’enfreint pas les ordres. Ils sont formels. J’ai même mission de veiller à ce que vous ne séjourniez pas dans ce pays ni l’un ni l’autre.

— Malheureux que nous sommes ! soupira sourdement Jasmin.

Il s’en fut affolé au fond d’un bosquet et là il pleura longtemps au milieu des feuilles mortes qui tombaient.

— Pauvre garçon ! se dit l’intendant. Il n’a pas même demandé en sa candeur le nom du traître.


Au soir, Buguet se retrouva vis-à-vis de Martine, dans sa chambre. Le crépuscule éclairait tout d’une lueur