Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/247

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grise. Derrière les arbres mi-dépouillés une barre cuivrée s’allongeait au ciel triste. Des corbeaux qui avaient été picorer dans la plaine de Billancourt regagnaient les bois de Meudon.

— Martine, dit doucement Buguet en retenant avec peine un sanglot.

— Jasmin ?

— Sais-tu, Martine, ce qui est arrivé ?

— Oui, Jasmin, je le sais. Piedfin est venu me le dire. Il avait l’air navré, le brave garçon !

— Il t’a dit que nous étions chassés ?

— Oui.

— Que tu ne pourrais revoir la Marquise ?

— Oui.

— Que nous devions nous éloigner tout de suite ?

— Oui, Jasmin.

Buguet hésitait. Il jeta son chapeau sur le lit.

— Pauvre Martine, murmura-t-il.

Il embrassa sa femme sur la joue, et la pressa sur son cœur.

— Mon pauvre Jasmin, répliqua la soubrette.

Jasmin regarda par la lucarne le jardin désert où la nuit commençait à descendre. Le fleuriste poussait de profonds soupirs. Il s’approcha de sa femme et d’une voix tremblante :

— Tu sais pourquoi ?

Martine baissa les yeux et murmura :

— Je le sais.

— Dieu !