Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/252

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On but. Alors l’artisan, qui avait l’air embarrassé depuis l’aveu de Jasmin, déclara :

— C’est vraiment fâcheux que vous soyez arrivés aujourd’hui. La sage-femme loge dans la chambre qui vous était destinée et la maison est pleine.

Buguet fut gêné :

— Oh ! nous ne voudrions pas être importuns.

— En d’autres circonstances, nous vous recevrions comme des frères, affirma l’éperonnier. Mais aujourd’hui ! Vous voyez ce que je suis occupé et ma femme est au lit !

— Nous nous en irons !

— Ah ! pas sans avoir vu Nicolas-Daniel, protesta le jeune père.

Il alla prendre le nouveau-né, l’apporta vagissant, roulé dans une tavayolle :

— Il rit déjà !

Les Buguet regardaient le petit être rougeaud, aux chairs plissées, au nez épaté, qui crispait les poings dans la mousseline.

— Est-il joli ! murmura Martine.

— On a dit qu’il me ressemblait, répliqua l’éperonnier.

Les Buguet allèrent loger dans une petite auberge dont le patron était de leur pays. Là ils n’avouèrent plus qu’ils avaient été chassés de Bellevue. Mais l’hôte, enflammé par quelques «topettes de sacré chien», parla de la favorite :