Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/280

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ne m’a porté ombrage. Et même, voici la preuve que je ne fus point jalouse.

Martine disparut dans la chambre voisine. Jasmin entendit un bruit de clef. Martine revint avec une gravure qu’elle déroula.

— Elle ! s’écria Jasmin.

— Dieu me pardonne, dit Martine, c’est la seule chose que je volai en ma vie !

C’était la Pompadour en « belle Jardinière », portant sur la tête un chapeau de paille, au bras gauche un panier de fleurs, de la main droite une branche de jacinthe.

Buguet prit l’estampe :

— J’ose la contempler devant toi, Martine. Maintenant ce n’est plus ni lâche ni méchant.

Martine laissa Buguet regarder la gravure, puis elle dit :

— Je veux ce portrait à notre muraille. Nous l’aurons chaque jour devant les yeux.

— Oh ! Martine ! Cela te ferait souffrir !

— Non ! Ce qui peut te consoler ne peut me déplaire. J’aimais aussi la Marquise et de la savoir disparue cela me fait de la peine. Elle était si bonne pour moi. Jamais je ne croirai qu’elle fut cause de nos malheurs.

Quelques jours après l’image ornait la chambre. Jasmin et Martine entretinrent des bouquets de fleurs