Jasmin laisse rouler sa tête sur l’épaule de sa femme.
— Elle est morte, murmure-t-il.
Martine comprend. Elle saisit le bras de Buguet :
— Rentre, il ne faut pas qu’on te voie pleurer !
Elle installe Jasmin près de la table, mais ne trouve point de mots pour le consoler.
— Avons-nous été malheureux ! dit Buguet.
— Que veux-tu ? Nous avons eu nos jours de bonheur. Et tous n’en ont pas dans la vie.
Elle passe le bras autour du cou de Jasmin :
— Mais je te reste !
— Oui, ma bonne Martine, je me plains et tu es là ! J’ai dû souvent te navrer le cœur !
— Non, Jasmin, rien n’est arrivé par ta faute.
— Je t’ai mortifiée, Martine !
— Allons, mon pauvre homme, ne te lamente pas sur des peines passées ! De te voir si chagriné ça me fait du mal, et à notre maîtresse aussi, ajouta Martine très doucement, car maintenant qu’elle est là-haut elle reconnaît ceux qui lui sont fidèles.
— Oui, oui, dit Jasmin d’une voix sanglotante. Elle me pardonnera ma folie. Tu m’as bien pardonné, toi, Martine. Et pourtant il a dû t’en coûter de faire bien des choses…
— C’était pour te forcer à m’aimer. Tout à cet effet m’était doux. Et à vrai dire jamais notre maîtresse