Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/44

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— Comme te voilà joyeux ! dit la soubrette. Tu te sens bien flatté ?

Elle était enchantée de voir son compagnon se dérider. La fillette aimait beaucoup Jasmin. Enfants, ils avaient déniché des fauvettes dans les roseaux de la Seine, joué aux osselets, à cligne-musette, au toton, la toupie qui ronfle, et lancé les bulles de savon qui sortent d’un tuyau de pipe et crèvent au long des chaumes. En hiver, ils élevaient des châteaux de cartes, se penchaient sur le jeu de l’oie, construisaient des coqs en papier. La petite était orpheline. Une fois que son parrain dut s’absenter, il la confia aux Buguet ; ceux-ci la couchèrent avec Jasmin, les enfants s’endormirent sur le même oreiller : on eût dit à les voir sommeiller que leurs têtes poupines souriaient au même rêve.

— On les mariera, peut-être, dit le père Buguet en riant.

Plus tard, bien qu’il n’aimât guère la danse, Jasmin conduisit Martine au bal champêtre, participant avec elle au moulinet, sous les tilleuls du bord de l’eau, aux sons de la flûte. À la fête, il la menait voir le montreur de boîte d’optique et celui de marionnettes ; ils achetaient des complaintes, écoutaient les joueurs de vielle et de clarinette. Jasmin offrait à Martine des dorioles et autres délicatesses de bouche. Ils buvaient un verre d’hypocras ou