Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/82

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Il sortit pour remiser la voiture sous le hangar et attacher le cheval à l’écurie. Cette besogne faite, il se lava les mains dans la neige ; après les avoir essuyées avec soin, il prit dans sa pochette la lettre de Martine : il la porta à ses lèvres, en aspira l’odeur. Puis, à la clarté de la lanterne pendue au-dessus de la crèche, il la relut plusieurs fois.

Quand il rentra dans la salle, l’oie était exposée au feu. Tiennette tournait la broche en chantant un noël. Tout en se chauffant les mains et se séchant les pieds, les Gillot, dont les vêtements fumaient, accompagnaient de leur bourdonnement fêlé la voix de la fillette :

Laissez paître vos bêtes,
Pastoureaux, par monts et par vaux,
Laissez paître vos bêtes
Et venez chanter Nau !

À ce moment un tison roula dans le plat où tombait la graisse et y mit le feu.

— Ah ! Jasmin, s’écria Tiennette, je suis cuite d’un côté, viens prendre ma place.

Gillot avec les pincettes avait replacé la malencontreuse bûche qui, imbibée de sauce, flamba en pétillant.

Tiennette reprit :

J’ai ouï chanter le rossignol
Qui chantait un chant si nouveau
Si haut, si beau,
Si résonneau ;