Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/81

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allais lui ramasser des glands — que j’en ai les reins cassés ! — il ne mangeait que cela ! Ah ! C’est qu’il avait la chair plus ferme que du marbre, le pauvre goret !

— C’est dommage que Martine ne vienne pas, déclara Tiennette, j’aurais chanté des noëls. J’en sais de nouveaux, que j’ai appris à la ferme d’Éloi Règneauciel.

— Tu chanteras tes noëls, petite, dit la mère Buguet. Et nous reprendrons le refrain.

Puis elle ouvrit la porte et regarda l’espace :

— Pourvu que la neige n’empêche pas Gillot et sa femme de se mettre en route ! Ils devaient arriver avant la nuit et on n’y voit plus ! Allume les chandelles, petite, ce sera plus gai !

Tiennette mit sur la table deux chandeliers brillants et une paire de mouchettes.

Les chandelles mêlèrent aux éclats fantasques du foyer une lueur plus calme, qui inonda jusqu’aux recoins des poutres et illumina les salières d’étain.

Tiennette flamba l’oie, puis elle la mit, le ventre ouvert, devant la mère Buguet ; celle-ci bourra la bête des marrons qu’elle tirait de la cendre et épluchait.

À ce moment la porte s’ouvrit et les Gillot firent leur entrée.

— Ah ! Vous sentez le froid ! dit Jasmin en les embrassant.