robes de Martine et de ses nouveaux souliers qui viennent de Paris. Ceux de la boutique de Saint-Crépin de Corbeil ne valent donc plus rien !
— Pour sûr qu’elle pourrait se contenter des souliers de Corbeil, dit la mère Buguet.
— On dit même qu’elle se farde. Mais ce n’est pas vrai, dans notre famille ! Moi je ne connais qu’un onguent, celui fait de bouse et de toile d’araignées qui mûrit les abcès ! Ah ! Martine ne veut plus sentir la vache ! Nous devons la dégoûter ! Dame ! Élever des cochons ou soigner le bidet d’une marquise, c’est point la même affaire !
— Le bidet d’une marquise, c’est-il son cheval ? demanda Tiennette.
— À peu près, répondit Laïde d’un air pincé et important.
Jasmin impatienté frappait avec sa cuiller sur la nappe.
Un peu avant minuit les cloches sonnèrent.
— C’est le moment d’aller à la messe, dit la tante Gillot en réveillant son homme, qui avait fini par sommeiller auprès du feu.
— Ah ! fit le tanneur en se frottant les yeux, voici passés les plus doux instants de Noël.
— Païen ! répliqua sa femme. Tu attireras sur nous le feu du ciel ! Tiens ! Voilà qu’on sonne pour la deuxième fois.
On sortit. Les petits sabots de Tiennette furent les