Page:Demosthene - Plaidoyers civils, Dareste, 1875, T01.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
CONTRE BŒOTOS. I. 149

d’entre vous que sa mère l’eût envoyé à cette tribu, si elle-même avait eu, comme elle le prétend, à se plaindre de Mantias, et si, à sa connaissance, ce même Mantias n’avait fait le désaveu qu’après avoir célébré le dixième jour ? Non, je ne pense pas qu’un seul d’entre vous puisse croire cela. En effet, tu pouvais comme moi te rendre à la tribu Acamantide, et ton entrée dans cette tribu eût paru être une conséquence du nom conféré. Pour vous prouver que je dis vrai, je vais vous produire pour témoins ceux qui se rendaient aux mêmes exercices et qui ont tout vu de leurs yeux.

TÉMOINS.

Ainsi voilà qui est clair : Grâce au serment prêté par sa mère, grâce à la simplicité de celui qui a déféré le serment à cette femme, Boyotos que voici a trouvé un père, et il est sorti de la tribu Hippothoontide pour entrer dans la tribu Acamantide. Mais cela ne lui suffit pas. Il a encore intenté contre moi deux ou trois actions en payement de certaines sommes, sans parler des poursuites tracassières dont j’avais déjà été l’objet de sa part. Pourtant vous savez tous, je crois, quel homme était mon père et comment il savait tenir son ménage. Je ne veux pas insister sur ce point ; mais s’il faut ajouter foi aux déclarations faites par la mère de ces hommes sous la foi du serment, l’auteur de ces procès est pris en flagrant délit de mensonge. En effet, si mon père était un prodigue, si, après avoir épousé ma mère en légitime mariage, il avait pris une autre femme de laquelle vous êtes nés, et entretenait un double ménage, comment, avec de pareilles habitudes, a-t-il pu laisser de l’argent comptant(28) ?

Maintenant, Athéniens, je n’ignore pas que Bœotos, à