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Page:Demosthene - Plaidoyers civils, Dareste, 1875, T01.djvu/258

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LOIS.

Je dis donc que l’action intentée contre moi par Apatourios est contraire à ces lois et qu’il plaide sans griefs, et je vous donnerai de cela plusieurs preuves. Ma première occupation, juges, a été le commerce maritime, et j’ai payé de ma personne assez longtemps. Il n’y a pas encore sept ans que j’ai cessé de naviguer, et, possédant quelque bien, je tâche de le faire valoir en prêtant à la grosse. Comme j’ai voyagé en beaucoup d’endroits et que je passe aujourd’hui tout mon temps à voir ce qui se fait sur notre place, je connais presque tous les gens de mer, mais je suis surtout lié avec ceux de Byzance, pour avoir demeuré dans cette ville. Telle était donc ma position lorsquε arrivèrent ici, il y aura bientôt trois ans, Apatourios que voici, et son concitoyen Parménon, natif de Byzance, mais exilé. Tous deux m’abordèrent au port marchand, et me parlèrent d’argent. Apatourios se trouvait devoir quarante mines sur son navire. Ses créanciers le pressaient, exigeaient leur payement et saisissaient le navire, car le terme était échu. Dans cet embarras, il obtint de Parménon la promesse de dix mines et me pria de lui fournir le reste, soit trente mines, accusant ses créanciers de convoiter son navire et de le discréditer sur la place, afin de s’approprier le navire après l’avoir mis lui-même dans l’impuissance de payer. Je n’avais pas à ce moment d’argent disponible, mais étant en relations avec le banquier Héraclide, je l’engageai à me prêter la somme, en me portant caution. Les trente mines étaient versées lorsque survint une mésintelligence entre Apatourios et Parménon. Ce dernier avait promis dix mines, il en avait déjà fourni trois, et cet acompte même le mettait dans la nécessité de donner le reste. Il n’en refusa