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Maison de justice qui n’offrent aucune sécurité pour la garde des prisonniers et forment « des cloaques infects, des foyers de pestilence » d’où les épidémies se propagent sur la ville entière. Elle cherche des édifices qui puissent servir de caserne et trouve à Kergus et à Saint-Georges des bâtiments convenables au logement des militaires qui, placés chez l’habitant, se montrent, suivant la tradition du soldat français, trop galants envers le beau sexe et le séduisent par de fallacieuses promesses.

Là ne s’arrête pas la liste de ses travaux ; elle organise la Compagnie des pompiers, proclame la liberté des cultes sous condition de déclaration préalable et sous l’engagement de s’abstenir de toute manifestation extérieure, elle étend sa sollicitude sur les écoles qu’elle fonde, sur le théâtre qui doit, dans sa pensée, contribuer « à l’épuration des mœurs et à la propagation des idées républicaines, » mais dont l’exploitation n’était pas plus prospère et les représentations n’étaient pas plus suivies que de nos jours. Elle crée dans sa séance du 25 thermidor an VIII des agents plongeurs chargés de surveiller les bords de la Vilaine, devançant la Préfecture de Police qui, un siècle plus tard, formait à son tour une brigade d’agents plongeurs et, plaisante remarque, se voyait félicitée avec un touchant accord par toute la presse de la capitale de cette heureuse innovation.