Page:Denis - Pourquoi la vie, 1892.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
13

primer ses instincts, ses goûts. En dehors des lois terrestres, rien ne peut le retenir ! Le bien et le mal, le juste et l’injuste se confondent également et se mêlent dans le néant. Et le suicide sera toujours un moyen d’échapper aux rigueurs des lois humaines.

La croyance au néant, en même temps qu’elle ruine toute sanction morale, laisse irrésolu le problème de l’inégalité des existences, en ce qui touche la diversité des facultés, des aptitudes, des situations, des mérites. En effet, pourquoi aux uns tous les dons de l’esprit et du cœur, les faveurs de la fortune, alors que tant d’autres, n’ont en partage que pauvreté intellectuelle, vices et misère ? Pourquoi, dans une même famille, des parents, des frères, issus de la même chair et du même sang, diffèrent-ils essentiellement sur tant de points ? Autant de questions insolubles pour les matérialistes, ainsi que pour bien des croyants. Ces questions, nous allons les examiner brièvement à la lumière de la raison.