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chemin se redressent ; tout s’unit, s’enchaîne ; à l’esprit ébloui apparaît l’ordre majestueux qui règle le cours des existences et la marche des univers.

De ces hauteurs illuminées, la vie n’est plus à nos yeux, comme elle l’est à ceux de la foule, la poursuite vaine de satisfactions éphémères, mais un moyen de perfectionnement intellectuel, d’élévation morale ; une école où s’apprennent la douceur, la patience, le devoir. Et cette vie, pour être efficace, ne peut être isolée. Hors de ses limites, avant la naissance et après la mort, nous voyons, dans une sorte de pénombre, se dérouler une multitude d’existences à travers lesquelles, au prix du travail et de la souffrance, nous avons conquis pièce à pièce, lambeau par lambeau, le peu de savoir et de qualités que nous possédons ; par elles également nous conquerrons ce qui nous manque : une raison parfaite, une science sans lacunes, un amour infini pour tout ce qui vit.

L’immortalité, semblable à une chaîne