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rapprochés par le besoin, vivent parfois dans une touchante confraternité.

Voyez les oiseaux de nos climats pendant les mois d’hiver, lorsque le ciel est sombre, que la terre est couverte d’un blanc manteau de neige ; serrés les uns contre les autres, au bord d’un toit, ils se réchauffent mutuellement en silence. La nécessité les unit. Mais viennent les beaux jours, le soleil resplendissant, la provende abondante ; ils piaillent à qui mieux mieux, se poursuivent, se battent, se déchirent. Ainsi est l’homme. Doux, affectueux pour ses semblables dans les jours de tristesse, la possession des biens matériels le rend trop souvent oublieux et dur.

Une condition modeste conviendra mieux à l’esprit désireux de progresser, d’acquérir les vertus nécessaires à son ascension morale. Loin du tourbillon des plaisirs menteurs, il jugera mieux la vie. Il demandera à la matière ce qui est nécessaire à la conservation de ses organes ; mais il évitera de tomber dans des habitudes pernicieuses, de