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tions utiles. Mais ils sont rares ceux qui considèrent comme un devoir de travailler au soulagement de la misère, à l’instruction et à l’amélioration de leurs semblables.

La richesse dessèche trop souvent le cœur humain ; elle éteint cette flamme intérieure, cet amour du progrès et des améliorations sociales qui réchauffe toute âme généreuse ; elle élève une barrière entre les puissants et les humbles ; elle fait vivre dans une sphère que n’atteignent pas les déshérités de ce monde et où, par conséquent, les besoins, les maux de ceux-ci sont ignorés, méconnus.

La misère a aussi ses effroyables dangers : la dégradation des caractères, le désespoir, le suicide. Mais tandis que la richesse nous rend indifférents, égoïstes, la pauvreté, en nous rapprochant des humbles, nous fait compatir à leur douleur. Il faut avoir souffert soi-même pour apprécier les souffrances d’autrui. Alors que les puissants, au sein des honneurs, se jalousent entre eux et cherchent à rivaliser d’éclat, les petits,