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gieusement enrichies depuis un demi-siècle, mais ces constructions éparses manquent de lien, d’unité, d’harmonie. La science par excellence, celle qui de la série des faits, remontera à la cause qui les produit, celle qui doit relier, unir ces sciences diverses en une grande et magnifique synthèse, en faire jaillir une conception générale de la vie, fixer nos destinées, en dégager une loi morale, une base d’amélioration sociale, cette science universelle, indispensable, n’existe pas encore.

Si les religions agonisent, si la foi vieillie se meurt, si la science est impuissante à fournir à l’homme l’idéal nécessaire, à régler sa marche, à améliorer les sociétés, tout sera-t-il désespéré ?

Non ; car une doctrine de paix, de fraternité, de progrès se lève sur ce monde troublé, vient apaiser les haines sauvages, calmer les passions, enseigner à tous la solidarité, le pardon, la bonté.

Elle offre à la science cette synthèse attendue sans laquelle celle-ci resterait à jamais