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chent dans le suicide la fin de leurs maux. Par une progression graduelle, le nombre de suicides, qui était de 1 500 en 1830 pour la France, s’est élevé annuellement à plus de 8 000.

Le spectacle des inégalités sociales, les souffrances des uns opposées aux apparentes joies, aux satisfactions sensuelles, à l’indifférence des autres, ce spectacle attise au cœur des déshérités un ardent foyer de haine. Déjà la revendication des biens matériels s’accentue. Que les masses profondes s’organisent, se lèvent, et le vieux monde peut être ébranlé par d’effrayantes convulsions.

La science est impuissante à conjurer le mal, à relever les caractères, à panser les blessures des combattants de la vie. En réalité, il n’y a guère à notre époque que des sciences spéciales à certains côtés de la nature, rassemblant des faits, apportant à l’esprit humain une somme de connaissances qui leur est propre. C’est ainsi que les sciences physiques se sont prodi-