Page:Denne-Baron - La Nymphe Pyrène aux Français, 1823.djvu/11

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Plusieurs étymologistes pensent que les Pyrénées ont été ainsi nommées de pyr, mot grec qui signifie feu, parce que leurs sommets sont souvent frappés de la foudre ou parce qu’ils se terminent en pointe comme une flamme. Diodore prétend qu’elles prirent leur nom de l’incendie universel de leurs forêts, auxquelles des pasteurs mirent le feu ainsi que Madère, qui prit son nom des antiques forêts de madriers qui brûlèrent pendant des siècles, et dont la cendre noircit encore le sol de cette île. Quoi qu’il en soit de ces étymologies des Pyrénées comme la première convient merveilleusement bien à l’édifice de mon Ode, c’est elle que j’ai choisie.

Pyrène Lille de Bébryx ou de Bébryce ou de Bébrycius, roi d’une petite contrée de l’antique Ibérie après avoir été violée par Hercule, dans la solitude de ces roches escarpées, fut dévorée par les bêtes féroces et ensevelie sur ces montagnes quelques-uns assurent que ce fut après avoir mis au monde un serpent. Puisse ce monstre être pour nous un emblème de prudence et non de discorde ! D’autres veulent que cette princesse ait tendrement aimé le fils d’Alcmène qui la paya de retour, et qu’en sa qualité de nymphe elle soit immortelle[1] ;

  1. Voici ce que dit à ce sujet Silius Italicus :

    Qualis Atlantiaco memoratur liltore quondam
    Monstrum Gelyones immane tricorporis iræ