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besoin de la paix ont trop bien exercé l’éloquence de nos plus fameux orateurs d’opinions opposées pour que j’ose entrer dans la lice après eux[1].

Comme poëte, mon but est de présenter dans une ode les désavantages d’une guerre éminente et prochaine, en entassant des images vives, des oppositions brillantes plutôt que des raisonnemens ; car les temps sont passés où Orphée, législateur, entraînait sur l’Hémus les rochers et les bois ; les journaux ont seuls aujourd’hui cette prérogative, d’occuper les esprits de la foule curieuse, et jamais le chantre de Thrace n’eut autant d’auditeurs dans toute sa vie qu’ils ont de lecteurs en un jour, quoique ce poëte leur parlât, ainsi qu’eux, politique, et même théogonie.

Mon ode s’adresse à tous les Français ; elle a donc besoin d’une explication qui la rende claire au commun des lecteurs.

Je mets en scène une fille de rois la nymphe Pyrène qui, si les temps héroïques ne doivent point être révoqués en doute a seule donné son nom à cette chaîne de monts fameux qui sépare l’Espagne de la France, et qu’un dieu prudent leur a donnée pour barrière.

  1. L’opinion de M. le baron de Barante, pair de France, sur le projet de loi relatif à l’appel des jeunes Français de la classe de 1823, est, parmi les discours de nos orateurs, un chef-d’œuvre de logique et d’éloquence.