Page:Denne-Baron - La Nymphe Pyrène aux Français, 1823.djvu/7

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ordre de choses, ou pour mieux dire, un chaos à débrouiller.

L’ombre de Parthénope, dans le sommeil de la tombe rêva un moment la liberté et dans ses songes fallacieux, depuis long-temps, elle murmurait ce nom si doux ; la molle Campanie, séduite par la voix de sa Sirène prit les armes ; mais, trop lourdes pour ses bras efféminés elles tombèrent sans coup férir.

Dans ces mêmes temps, les ombres de Léonidas et des trois cents Spartiates apparaissent tout armées aux yeux de la Grèce esclave. À cette héroïque vision, la vieille patrie d’Achille, d’Homère et de Socrate pleure de honte secoue la chaîne musulmane, et pousse un cri d’indépendance : toute la terre des Hellènes l’entendit, et le haut Olympe, et le caverneux Ossa, et le verdoyant Hymète, et l’Ida, fabuleux berceau de Jupiter, et le bruyant Achéloüs, et le majestueux Alphée, et l’agile Sperchius, et les riantes Cyclades, et la voluptueuse Cypre, et les fraîches vallées du Taygète, jusqu’à Corinthe aux deux mers, et Corinthe jusqu’à l’Epire aux noires forêts. L’Égypte, le Bosphore, l’Asie, entourent une poignée de héros de leurs cimeterres et de leurs flottes et, ce que ne pourra croire la postérité, c’est que l’Europe chrétienne, avec des sarcasmes, abandonna ses frères à leur sort, ou plutôt à leur gloire, car le Dieu des armées marcha