Page:Denne-Baron - La Nymphe Pyrène aux Français, 1823.djvu/8

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devant eux il se ressouvint qu’il n’avait point vainement envoyé son apôtre bien aimé à Patmos[1].

Comme par une commotion électrique, au même moment, par-delà les mers d’Atlas, le Mexique se réveille, et préfère à l’or qui rend esclave le fer qui délivre.

Déjà l’invincible et opiniâtre Ibérie, à peine libre des armées françaises, c’est-à-dire d’un demi-million d’hommes dont elle dévore à loisir dans ses plaines les belliqueux ossemens, voulant vivre sous des lois plus douces, avait brisé les instrumens de la torture sur le tribunal de l’inquisition, ces reliques affreuses et sanglantes des dieux phéniciens et de cet homicide Moloch, que jadis lui apporta Carthage et les bourreaux futurs de Régulus. Cette transition me mène naturellement à l’explication de mon Ode : je vais développer le but et l’esprit dans lesquels je l’ai composée.

Je crois qu’on peut être excellent royaliste, et ne point être partisan de la guerre qui va éclater incessamment contre l’Espagne, puisque des amis sincères de la légitimité ont prouvé clairement qu’elle était inutile pour affermir le trône de France, qu’une paix de neuf années a peut-être déjà rendu un des plus florissans de l’Europe, et qu’une guerre

  1. C’est dans son exil à Patmos que saint Jean composa son Apocalypse ; Patmos est une île de l’Archipel.