Page:Denne-Baron - Naissance de S. M. le Roi de Rome, 1811.djvu/21

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bon La Fontaine nous peint ainsi la clémence paternelle du maître des dieux :


Le tonnerre, ayant pour guide
Le père même de ceux
Qu’il menaçait de ses feux,
Se contenta de leur crainte ;
Il n’embrasa que l’enceinte
D’un désert inhabité :
Tout père frappe à côté.
Qu’arriva-t-il ? Notre engeance
Prit pied sur cette indulgence :
Tout l’Olympe s’en plaignit,
Et l’assembleur de nuages
Jura le Styx, et promit
De former d’autres orages :
Ils seraient sûrs. On sourit ;
On lui dit qu’il était père,
Et qu’il laissât, pour le mieux,
À quelqu’un des autres dieux
D’autres tonnerres à faire.
Vulcain entreprit l’affaire :
Ce dieu remplit ses fourneaux
De deux sortes de carreaux ;
L’un jamais ne se fourvoie,
Et c’est celui que toujours
L’Olympe nous envoie :
L’autre s’écarte en son cours ;
Ce n’est qu’aux monts qu’il en coûte ;
Bien souvent même il se perd,
Et ce dernier en sa route
Nous vient du seul Jupiter.

LA FONTAINE, JUPITER ET LES TONNERRES, fable.