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GALLUS,

ÉGLOGUE X, TRADUITE DE VIRGILE.




À ces derniers accords, souris belle Aréthuse ;
Obtiens pour mon Gallus quelques vers de ma muse :
Eh ! qui refuserait de chanter pour Gallus ?
Fais que de Lycoris ces vers même soient lus.
Aussi, quand tu te perds au sein des mers profondes,
Que l’amère Doris ne trouble point tes ondes,
Commence ; mes chevreaux tondent les bois naissans :
L’écho n’est point muet ; il redira nos chants.

Jeunes nymphes des eaux, vous, nymphes des bocages,
Vous ne parûtes point ; quels antres, quels ombrages,
Ou quels bords reculés eûtes-vous pour séjour
Quand Gallus périssait par un indigne amour ?
Vos pieds ne foulaient pas les cimes révérées
D’où l’Aganippe en paix roule ses eaux sacrées,
Quand, sur un mont désert, Gallus par ses douleurs
Aux myrtes, aux lauriers arrachait tant de pleurs.
Le Ménale en gémit : on dit que le Lycée
Sentit couler des pleurs sous son ombre glacée.