Page:Denon - Point de lendemain.djvu/67

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dité que le réveil détruit un songe, et je me trouvai dans le corridor avant d’avoir pu reprendre mes sens. Je voulais regagner ma chambre, mais où l’aller prendre ? Toute information me dénonçait, toute méprise était une indiscrétion. Le parti le plus prudent me parut de descendre dans le jardin, où je résolus de rester jusqu’à ce que je pusse rentrer avec vraisemblance d’une promenade du matin. La fraîcheur et l’air pur de ce moment calmèrent par degrés mon imagination, et en chassèrent le merveilleux. Au lieu d’une nature enchantée, je ne vis qu’une nature naïve. Je sentais la vérité rentrer dans mon âme, mes pensées naître sans trouble, et se suivre avec ordre : je respirais. Je n’eus rien de plus pressé alors que de me demander si j’étais l’amant de celle que je venais de quitter, et je