Page:Depasse - Léon Gambetta, 1883.djvu/38

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Il disait : vingt-cinq ans ! Hélas ! ses courtes années étaient si pleines, si touffues d’événements et de travaux qu’il s’y perdait et n’en savait pas le nombre. Jamais il n’avait fait le calcul de sa vie ni de ses forces. En une seule de ses campagnes politiques, il dépensait plus de ressources nerveuses qu’il n’en aurait fallu pour alimenter mille vies inutiles. Sa carrière politique, immense et vertigineuse, embrassait quinze ans à peine. Pendant ces quinze années extraordinaires, nous l’avons dit, voilà tout Gambetta, étonnamment le même, nourrissant et cultivant sans relâche une pensée unique, qui se définit : organiser le gouvernement de la démocratie républicaine par l’union de tous les Français.

Le sépulcre de Gambetta ne peut appartenir qu’à la ville capitale : il y sera un jour ramené. Et c’est ainsi que Gambetta sera vu, même après sa mort, allant et venant encore à travers le pays, poussé par l’aiguillon de son destin, et criant incessamment à tous les points de l’horizon le mot d’ordre du patriotisme.