Page:Depasse - Ranc, 1883.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

politiques, on les supprime. M. Ranc a fait de « ces journalistes de sang », comme il les a nommés, des portraits qui resteront comme de La Bruyère ou de Balzac. « Pendant huit jours ils sonnèrent, dans les rues dépavées, au milieu des ruines fumantes, l’hallali de la chasse à l’homme. »

Ils poursuivirent M. Ranc pendant des années, tantôt le quittant de lassitude, tantôt reprenant sa trace avec plus de fureur. C’est que la proie était belle et difficile. Aux élections du 2 février, M. Ranc avait obtenu un nombre de voix considérable dans son arrondissement, l’un des plus conservateurs de Paris. Il était rédacteur de la République française où il publia en 1872 son roman Sous l’Empire, Mémoires d’un Républicain. Élu membre du conseil municipal de Paris le 30 juin 1871, député du Rhône le 11 mai 1873, il occupait dans le parti républicain une place considérable : l’affection de ses amis et l’estime publique faisaient autour de lui un cercle difficile à entamer. Cependant, après le renversement de M. Thiers, la réaction se crut tout permis. Elle pensa que le moment était venu de mettre la main sur le ferme et intègre républicain ; c’était atteindre le parti à