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Page:Depasse - Ranc, 1883.djvu/33

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démissionnaire. Par délicatesse et par prudence il retarda sa démission officielle jusqu’au 6 : il laissa à son ami Parent le temps de donner la sienne le premier. Élus d’un même arrondissement, ils ne voulaient point avoir l’air de faire une manifestation collective, qui eût pu soulever des représailles sanglantes.

La brochure de M. Ranc sera toujours indispensable pour l’intelligence exacte des choses de la Commune : elle contient, en quelques pages, plus de lumière que de gros volumes. L’animosité de la réaction fut extrême contre lui. Il avait été trop sage. Il avait montré une force de volonté et une telle union de l’extrême hardiesse à la plus rare prudence, qu’on était obligé de voir en lui l’une des plus précieuses ressources de la République. Une immense cabale se forma contre M. Ranc ; toute une meute de journaux fut lancée à ses trousses. On imprima et réimprima tous les jours, pendant des années, ce mensonge qu’il avait signé le décret sur les otages. On lui attribua cette maxime si contraire à tout ce que l’on sait de lui, de son caractère et de ses mœurs, qu’il appela lui-même « maxime imbécile » : On ne discute pas avec ses ennemis