Page:Depasse - Spuller, 1883.djvu/11

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à propos de me donner aucune espèce de titre, tel que celui de secrétaire général du ministère ou de secrétaire particulier du ministre, ou de directeur de tel ou tel service. Mon nom n’a jamais figuré au Journal officiel et je n’ai jamais touché de traitement. Associé à lui dès le 4 septembre, j’ai vécu pour ainsi dire de la vie de M. Gambetta. »

Une amitié aussi haute et aussi constante, dans une liberté entière, avec un désintéressement sans mélange, paraîtra l’une des originalités morales de ce temps, surtout si l’on considère que l’ami le plus puissant des deux était simple citoyen d’une république démocratique, qu’il ne pouvait exercer autour de lui aucune discipline effective ; qu’il était personnellement exposé au flux et au reflux de toutes les variations populaires et parlementaires, et ne possédait enfin d’autre prestige aux yeux de ses amis que celui qu’il tirait de sa propre fidélité, de son patriotisme et de sa belle humeur.

Quand on fera la véritable histoire des hommes de la troisième république, qui ont pu diriger et gouverner la France pendant plus de douze ans à travers des difficultés inouïes ; quand on demandera la véritable explication