Page:Depasse - Spuller, 1883.djvu/10

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l’étendue variée de ses connaissances, son ardeur infatigable au travail.

Aussi près de M. Gambetta qu’il l’était, M. Spuller ne pouvait pas être d’un gouvernement dont M. Gambetta n’était pas : il lui était même très difficile d’en être, à son vrai rang, lorsque M. Gambetta en était. Telle est la fatalité des situations. M. Spuller, il est vrai, a montré par toute sa vie qu’il préférait cette situation à toute autre, qu’il mettait sa principale ambition à la conserver intacte, qu’il s’estimait plus heureux d’être éternellement l’ami de M. Gambetta que de voir inscrire son nom sur les listes des ministères qui durent un trimestre.

Dans sa déposition devant la commission d’enquête nommée par l’Assemblée nationale pour examiner les actes du Gouvernement du 4 septembre, M. Spuller a défini lui-même en ces termes sa situation auprès de son ami :

« J’étais lié avec M. Gambetta d’une amitié intime depuis près de dix ans ; je l’avais suivi dans toute sa carrière politique. J’avais mérité sa confiance, et, le jour où il a été appelé aux affaires, il lui a semblé que ma place naturelle était auprès de lui, sans qu’il eût jugé