Page:Depasse - Spuller, 1883.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

son point et qu’il fera servir tous les talents aux desseins de sa politique patriotique. M. Spuller paraît plutôt enclin à y regarder à deux fois ; il analyse les situations, il scrute ses interlocuteurs. L’optimisme imperturbable n’est pas du tout son fait. Il a plutôt la défiance de la nature humaine. Ces oppositions servent à l’amitié, quand elles vont avec des principes communs et avec une estime réciproque.

Tous les recueils de biographies contemporaines vous apprendront que M. Spuller est né à Seurre (Côte-d’Or), en décembre 1835, d’une famille d’agriculteurs et de commerçants, qu’il fut élevé à la campagne auprès de son grand-père, et qu’il y demeura jusqu’à l’âge de douze ans. En 1847, il alla continuer ses études au lycée de Dijon. On a dit qu’il était par nature un homme des champs, un paysan qui s’en va par le monde à grands pas tranquilles, d’un pied un peu lourd, habitué à fouler la glèbe, avec un air méditatif et scrutateur, presque timide, vite inquiet, et pourtant brave au péril et infatigable au travail ; qu’on n’arrachera pas plus du terrain qu’il a choisi et où il entend se tenir qu’on ne déracinera le chêne à l’ombre