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tion de treize nouveaux évêchés, il fit craindre l’établissement du Saint-Office dans notre pays.

Aussi vit-il s’unir contre lui catholiques et réformés.

§ 2. — Gouvernement personnel de Philippe II
1555-1559.


1. Guerre avec la France. — Le roi de France rompit, en 1557, la trêve de Vaucelles, conclue avec Charles-Quint. Mais le comte d’Egmont remporta deux victoires éclatantes, devant Saint-Quentin, en 1557, et à Gravelines, en 1558, et la paix fut signée à Cateau-Cambrésis en 1559.

2. Organisation du gouvernement. — Philippe II, se disposant alors à regagner l’Espagne, pourvut à l’administration du pays. Sa sœur Marguerite de Parme fut nommée gouvernante. Le conseil d’État, dont les membres appartenaient à la haute noblesse d’épée[1], fut formé de trois zélés serviteurs du roi et de trois grands seigneurs des Pays-Bas. Les premiers étaient : l’évêque Perrenot de Granvelle, homme d’État éminent, mais vaniteux ; le comte de Berlaymont, président du conseil des Finances, et le jurisconsulte Viglius d’Aytta, président du conseil privé. Les intérêts de nos provinces trouvaient de dignes défenseurs dans le brillant comte d’Egmont, dans le comte de Hornes et Guillaume de Nassau, prince d’Orange. Ce dernier joignait à un remarquable génie une persévérance que rien ne pouvait lasser. Son éternel honneur sera d’avoir défendu,

  1. À l’exception du président qui était un noble de robe.

    Le Conseil d’État, créé en 1531 par Charles-Quint, avait dans ses attributions les questions de paix et de guerre, les relations diplomatiques et la collation des hauts emplois civils et ecclésiastiques.